Téléchargement direct : les bonnes adresses des sites pirates en 2023
Téléchargement direct : les bonnes adresses des sites pirates en 2023
Tirexo, Darkino, Zone Telechargement, Flixcord, Wawacity… En ce début 2023, les sites proposant des contenus piratés en téléchargement direct se livrent une concurrence sans merci. Voici ce qu'il faut savoir sur ces adresses sulfureuses.
Les amateurs de contenus illégaux ne savent plus où donner de la tête en ce début 2023. Et pour cause : depuis le printemps dernier, le paysage de leurs plateformes "ressources" favorites n'a cessé de changer, avec la lutte que leur livrent les autorités et les organisations représentant les ayant droits, mais aussi avec la concurrence féroce des sites eux-mêmes et de leurs administrateurs, qui n'hésitent pas à multiplier les clones pour attirer et abuser les internautes à la recherche de contenus "gratuits" (films, séries TV, logiciels, jeux, musiques, ebooks…).
Derniers épisodes notables en date : la disparition subite en décembre 2022 d'Extreme Download, un des sites de téléchargement et de streaming les plus populaires en France, et l'apparition quasi simultanée de Darkino, le remplaçant "officiel" du fameux Tirexo, qui avait fermé au printemps avant de revenir temporairement sous d'autres noms (PapaFlix, puis Palixi). Et qui semble s'être imposé en quelques semaines à peine comme la nouvelle référence des amateurs de contenus illégaux, face à des plateformes bien installées comme Wawacity, Zone Telechargement et consorts. L'occasion de faire un point sur ce "marché noir" qui attire toujours plus de monde.
Téléchargement direct, streaming, torrents : quelles différences ?
Avant toute chose, il convient d'expliquer comment fonctionnent tous ces sites pirates dont l'essence remonte aux origines même du Web et d'Internet. Car les services permettant de récupérer illégalement des contenus protégés par le droit d'auteur (logiciels, jeux, films, séries, publications, etc.) ne datent pas d'hier ! Dès qu'il a été possible de "partager" des fichiers en ligne, des petits malins se sont amusés à mettre à disposition toutes sortes de contenus accessibles via Internet. D'abord en mode privé, sur des serveurs FTP – un protocole de transfert de fichiers simple et robuste –, ensuite sur des newsgroups – des espaces virtuels en principe dédiés à des discussions thématiques –, puis des sites Web accessibles plus ou moins publiquement.
S'ils sont passés un temps inaperçus, tous ces services ont été progressivement repérés par les autorités et forcés de fermer – ou rendus inaccessibles par les opérateurs. Principal grief : ils proposaient généralement de télécharger des copies illégales d'œuvres de l'esprit protégés par le droit d'auteur et d'autres lois, copies qu'ils hébergeaient sur leurs serveurs, et qu'ils partageaient sans vergogne, ce qui est évidemment interdit.
Pour contourner les interdictions, les amateurs de contenus piratés ont trouvé une astuce : plutôt que d'héberger eux-mêmes les fichiers, ils utilisent des liens permettant de les récupérer. Un moyen de se donner une apparence "honorable" en faisant porter la responsabilité du stockage et du partage à d'autres. Deux techniques principales sont exploitées pour cela.
La première, très populaire il y a quelques années, c'est le Peer-to-peer – P2P, ou pair-à-pair, en français. Comme son nom le suggère aux plus techniciens, elle consiste à mettre en relation des ordinateurs d'internautes pour qu'ils partagent de manière invisible – et plus ou moins automatique – des fichiers qu'ils contiennent. Le système le plus utilisé, c'est le torrent : une technique qui n'est pas répréhensible en soi (voir notre fiche pratique), mais qui a donné lieu à d'énormes dérives. Au point que cette pratique qui a fait beaucoup de tort aux industries de la musique et du cinéma au début des années 2000 s'est attiré les foudres des autorités – et notamment de l'Hadopi en France – qui ont surveillé le traffic, poursuivi des utilisateurs et fermé des sites cataloguant des torrents.
La seconde, à la fois bien plus pratique et bien plus discrète, c'est le téléchargement direct – DDL pour Direct DownLoad en anglais. Cette fois, pas question de partage entre utilisateurs : les liens que les sites proposent renvoient vers des fichiers hébergés sur des services de stockage en ligne. Toute personne possédant le lien peut ainsi télécharger le fichier en quelques clics – moyennant souvent des captchas et des publicités. Certains fichiers de grande taille sont parfois réservés à des utilisateurs payants de ces services – qui proposent des formules d'abonnement avec des fonctions supplémentaires sans brider la vitesses de téléchargement –, mais même en mode "touriste", l'accès et l'utilisations restent simples et rapides. Autre avantage du DDL, tout se fait avec un simple navigateur Web : contrairement aux torrents, il n'ty a pas besoin d 'utiliser et de configurer un logiciel spécialisé pour télécharger des fichiers. Et c'est ce qui fait le succès de cette formule, d'autant qu'elle semble très peu surveillée pour le moment.
D'autres formules existent encore. Ainsi, depuis quelque temps, beaucoup d'utilisateurs exploitent les fonctions de partage de fichiers proposées sur les réseaux sociaux et sur les messagerie du genre WhatsApp ou Discord pour diffuser des contenus piratés. Fonctions qui n'ont évidemment pas été conçues dans ce sens, mais qui, comme toujours, sont vite détournées par des petits malins. Par ailleurs, de nombreux sites pirates permettent désormais de voir des contenus vidéo (films, séries TV, émissions…) en streaming directement, sans rien télécharger. L'équivalent des Netflix, Amazon prime Video et autre Disney+, mais en mode "gratuit"…
Quels sont les principaux sites de téléchargement illégal ?
On l'a dit, si le streaming vidéo est relativement récent, le téléchargement de contenus piratés n'a rien de nouveau. Et il existe d'innombrables sites qui s'y adonnent dans le monde, y compris en France. Selon une étude publiée par MUSO, une société britannique spécialisée dans le suivi du piratage, les sites illégaux ont connu un succès grandissant ces dernières années, en comptabilisant plus de 200 milliards de visites en 2022 ! La France en aurait même totalisé quelque 8 milliards, entrant ainsi dans le Top 5 des pays, derrière les États-Unis, la Russie et l'Inde… Et il y a fort à parier pour cette pratique s'intensifie en 2023, avec l'inflation généralisée et l'augmentation des tarifs des plateformes légales, qui pourraient inciter certains consommateurs à réduire leur factures en passant du côté "sombre".
Sans même parler des multiples pages Web privées – réalisées sommairement par des particuliers –, qui diffusent des liens, on compte déjà de nombreux sites francophones proposant des liens de téléchargement ou de torrents de contenus en français. Faisant office de véritables catalogues, les plus populaires sont d'ailleurs très bien réalisés, avec des catégories (films, séries, logiciels, jeux, journaux, musiques, etc.), des filtres (type, qualité, format…), des outils de recherche et, parfois, des interfaces soignées, très inspirées de celles des plateformes légales – comme Darkino, voir plus loin.
Même si de nombreux sites francophones ont fermé, on compte encore quelques "classiques" qui résistent, parfois sous d'autres formes, et souvent clonées – c'est-à-dire copiées plus ou moins complètement. Parmi les plus célèbres, citons Wawacity, Zone Telechargement, Extreme Download, Tirexo et Annuaire Telechargement, liste à laquelle on peut ajouter Cpasbien, DDL-Best, Zone-Annuaire, Zone Mania ou encore Cinema-Net ou encore Wawa-Rammstein. De nouveaux sites apparaissent sans cesse, mais deux noms se distinguent par leur dynamisme et leur popularité en ce début : Darkino et Flixcord.
Comment trouver des sites de téléchargement ?
Il ne suffit pas de connaître les noms "officiels" des sites de téléchargement pour les dénicher. D'abord, parce que beaucoup se copient ] les fameux clones – pour attirer des internautes. Ensuite, parce qu'ils changent régulièrement d'adresse Internet – la fameuse URL, qui est utilisée dans la barre d'adresse des navigateurs – afin d'échapper aux radars et aux sanctions qui en découlent – déréférencement sur les moteurs de recherche, blocage dans les DNS des opérateurs, etc. Ce jeu de dupes et ces changements d'adresse permanents ne facilitent pas la tâche de leurs utilisateurs potentiels qui doivent régulièrement partir à la recherche des nouvelles adresses, quand ils ne sont pas directement informés via des canaux parallèles, sur des forums de discussion, comme cela se fait de plus en plus.
Toutefois, même si ce n'est pas toujours efficace, et malgré le risque de tomber sur des clones, la méthode la plus simple pour les dénicher consiste à passer par des moteurs de recherche classiques, comme Google, Bing ou DuckDuckGo. Eh oui, aussi curieux que cela puisse paraître quand on connaît l'ardeur des représentants des ayant droits dans leur chasse aux pirates, la plupart de ces sites ont pignon sur rue, avec des outils à la portée de tous !
Certes, la méthode n'est pas toujours couronnée de succès, mais elle fonctionne dans la plupart des cas comme nous avons pu le constater (voir ci-dessous). Le plus souvent, les URL conservent les noms des sites, en changeant simplement de nom de domaine – l'extension finale, de type .com par exemple –, ou en ajoutant de chiffres dans le préfixe en www. Des techniques rudimentaires qui suffisent toutefois à brouiller les pistes…
Quelle est l'adresse de Darkino en 2023 ?
Pour le moment, Darkino est très facile à trouver sur Internet : le site apparaît en tête des résultats de Google, avec son URL en clair… Difficile de savoir si ce sera toujours le cas par la suite, mais il semblerait que la plateforme échappe encore aux radars des autorités malgré son succès grandissant. Affaire à suivre. L'URL a déjà changé à plusieurs reprises, mais, pour l'heure, elle repose sur le même principe : le nom de domaine principal (darkino.com) précédé des www avec un chiffre qui peut varier. Voir notre article complet sur Darkino pour en savoir plus sur cette nouvelle référence du piratage.
Quelle est l'adresse de Flixcord en 2023 ?
Récemment apparu dans le monde du téléchargement illégal, Flixcord se distingue lui aussi par une interface soignée, avec des rubriques claires et des manipulations simples. Se présentant comme "une plateforme de référencement", il propose ouvertement une vaste sélection de films, de séries et musiques à télécharger facilement. À n'en pas douter, une future star du genre ! Et comme ses petits camarades, son adresse est facile à trouver avec un moteur de recherche classique : elle apparaît même en tête des résultats de Google…
Quelle est l'adresse de Zone-Téléchargement en 2023 ?
Zone Telechargement – ou Zone-Téléchargement selon les déclinaisons – a longtemps été le site francophone de référence pour les amateurs de contenus piratés. Il a fermé à plusieurs reprises pour réapparaître sous des noms similaires – Zone Téléchargement, Zone-Téléchargement- Zone-Annuaire, Annuaire-Téléchargement, ZT-AT, etc. – sous la forme de clones plus ou moins réussis qui se côtoient encore, en semant la confusion pour les internautes intéressés. Et là encore, malgré sa notoriété sulfureuse, on le trouve très facilement avec Google ou DuckDuckGo, comme un site "normal". Attention toutefois, car le site d'origine – le "vrai" Zone-Téléchargement pour les habitués – a été cloné à de multiples reprises, il a encore changé d'URL en février 2023. Comme pour Darkino, un fil Telegram permet de rester informé des changements d'adresse.
Quelle est l'adresse de Tirexo en 2023 ?
Bien qu'il soit officiellement remplacé par Darkino, son successeur beaucoup plus abouti, Tirexo est réapparu récemment sur la Toile. Il s'agit clairement d'un clone de Wawacity et de Zone Telecharegemnt qui a simplement repris le nom de Tirexo pour attirer les anciens "clients". Une fois de plus, on le trouve actuellement en tête des résultats de recherche avec un moteur comme Google, preuve qu'il n'est pas encore banni. Pour combien de temps ?
Quelle est l'adresse d'Extreme Download en 2023 ?
Si le site Extreme Download "historique" a brusquement disparu à la mi-décembre 2022, il semblerait qu'un clone ayant repris son nom soit déjà apparu. Comme d'autres, il figure en tête des résultats de recherche sur Google, avec son adresse en clair. Pas certain que les habitués y retrouvent leur compte, car le catalogue n'a rien de très original. Et on est très loin de ce que le "vrai" Extreme Download proposait.
Zone Telechargement : le site historique toujours fermé
Si vous n'avez pas suivi les précédents épisodes, voici un récapitulatif des derniers rebondissements de la grande saga des sites de téléchargement illégal francophones. Nul doute que la situation va continuer d'évoluer, surtout si l'Arcom s'en mêle sérieusement…
Toujours rien de nouveau pour Zone Telechargement, l'autre grand "catalogue" en ligne de contenus piratés, qui faisait office de référence dans le domaine, qui avait fermé brusquement deux jours après Tirexo, pour les mêmes raisons. Mais compte tenu de l'engouement des utilisateurs de ce genre de service, on imagine que la plateforme refera également surface prochainement, probablement sous un nouveau nom. Et le vide créé par la disparition brutale de ces deux plateformes populaires a entrainé les utilisateurs vers des sites similaires et des des clones plus ou moins aboutis. Et avec l'inflation qui frappe tous les secteurs de l'économie en ce moment, on peut supposer que certains se désabonneront des services payants comme Netflix pour se tourner vers de solutions illégales…
On en sait plus sur la fermeture surprise de Tirexo et de Zone-Téléchargement. Fin avril 2022, ces deux sites francophones populaires de téléchargement et de streaming illégal ont mis brusquement la clé sous la porte, à deux jours d'intervalle, et sans avertissement, au grand dam des amateurs de contenus "gratuits". En lieu et place du traditionnel catalogue sur la page d'accueil de Zone Telechargement (Zone-Téléchargement ou ZT pour les intimes), on pouvait lire un message des administrateurs annonçant la nouvelle. Sans donner d'explication précise sur la raison de cette décision soudaine et sans laisser le moindre espoir de retour pour les habitués. "C'est sur ces quelques lignes que nous vous annonçons la fermeture du site ZT. Oui, c'est bien la fin, aucune blague, toute chose n'est pas éternelle. […] La base de donnée sera entièrement détruite et le CMS ne sera pas diffusé, il n'y aura aucune reprise ou suite", pouvait-on lire dans cette surprenante annonce du lundi 25 avril. Deux jours auparavant, le samedi 23 avril, les responsables de Tirexo diffusaient un message du même genre : "L'aventure Tirexo s'arrête là. Merci pour tout. Vous pouvez rager, hurler, nous insulter (si, si, on a droit à ça, j'ai dû enlever des commentaires, ça faisait mal au cœur), ça n'enlèvera rien de ce que nous avons fait pour nous et vous jusqu'ici. Bye." À la différence de Zone Telechargement, le catalogue de Tirexo est encore accessible, avec mais plus aucun lien de téléchargement ou de streaming n'est disponible dans les fiches.
Une semaine après l'annonce, on en apprenait un peu plus que la raison de cette fermeture brutale. De fait, c'est l'Alliance for Creativity and Entertainment (ACE ou Alliance pour la créativité et le divertissement) qui était à l'origine de cette décision. Créée en 2019, cette organisation regroupe plus de 30 grandes entreprises mondiales de divertissement, de cinéma et de production de contenus protégés par le droit d'auteur (parmi lesquels Disney, Netflix, Warner Bros, Universal, Sky, BBC, Amazon et Hulu) dans le but de protéger leurs intérêts, en luttant notamment contre toutes les formes de téléchargement illégal. C'est elle qui aurait contacté les administrateurs des deux sites – qui totalisent tout de même plus de 30 millions de visites par mois… – en les intimant de cesser immédiatement leurs activités. Il faut croire que les arguments de l'ACE ont du être particulièrement convaincants puisque les propriétaires de ces sites situés respectivement en Tunisie (Zome-Téléchargement) et au Maroc (Tirexo) ont immédiatement baissé le rideau, de crainte sans doute de poursuites judiciaires et de (très) lourdes amendes…
Car, sans même parler de la pression de l'ACE, Tirexo, Zone Telechargement et tous les autres sites proposant des liens vers des contenus piratés s'exposant aux foudres de l'Arcom (la nouvelle autorité qui succède à la fois au CSA et à l'Hadopi), qui mène depuis le début de l'année une chasse féroce et visiblement très efficace contre toutes les plateformes s'adonnant au "partage" d'œuvres protégées, notamment en streaming (voir notre article).
Sites de téléchargement et de streaming illégal : la guerre des clones
On s'en doute, ces fermetures subites et quasi simultanées fin avril 2022 ont fait l'effet de véritables bombes dans le petit monde des adeptes du téléchargement "gratuit" et du streaming illégal, les deux "services" proposés par ces célèbres plateformes qui, sans héberger le moindre fichier, donnaient tous les liens permettant de récupérer des contenus de toute sorte (films, séries, émissions TV, musiques, logiciels, jeux, magazines, livres, etc.). De manière très simple et sans véritable risque, contrairement aux torrents très surveillés, grâce notamment à la technique du "direct download".
La fermeture subite de deux sites "de référence" a fait craindre un moment la fin des sites pirates. La suite des événements a prouvé que les choses ne sont pas aussi simples. Car dans le milieu du téléchargement et du streaming illégal, les sites spécialisés ont l'habitude de changer régulièrement d'URL (l'adresse sur Internet) pour passer sous les radars. Et les plus populaires sont souvent imités, pour ne pas dire clonés, par des "pirates de pirates" qui souhaitent attirer des visiteurs par usurpation de notoriété. Sans compter que les "bonnes adresses" se partagent très facilement sur les blogs et les réseaux sociaux (voir notre article). En outre, quand Tirexo et Zone Telechargement sont "tombés", d'autres plateformes sont restées en activité, tels Extreme Download, Wawacity, Annuaire-Telechargement, LibertyVF, Cpasmal ou Zone Annuaire pour ne citer que les plus prisées. Sans parler des multiples clones de ces deux sites de référence, qui continuent leurs activités, en profitant du désarroi des anciens utilisateurs. Certes, il n'est pas dit que tous survivent si l'Arcom et les ayants-droits maintiennent leur pression en entamant des poursuites judiciaires et en demandant des blocages et des fermetures. Mais l'expérience montre que la chasse au piratage n'est pas simple, tant les acteurs du secteurs sont nombreux et agiles. Et même s'il devient difficile de trouver les "bonnes adresses", il semblerait que les amateurs puissent encore récupérer des contenus protégés par le droit d'auteur sans rien payer…