Test Asus ROG Strix G16 : un PC gaming premium à un prix presque sage

Profitant d'une excellente qualité de construction, le ROG Strix G16 est le plus abordable des PC portables gaming premium d'Asus. Et si sa fiche technique n'est pas la plus musclée de la gamme, il délivre de très belles prestations en jeu.

L'offre de PC portables gaming d'Asus est pour le moins pléthorique, avec pas moins de quatre gammes distinctes au catalogue. En entrée de gamme, on trouve la série TUF, qui s'adresse aux budgets serrés – donc à ceux qui veulent s'équiper d'une bonne machine de jeu sans se ruiner –, au prix de concessions sur le châssis et les composants. Les trois autres, regroupées sous la bannière ROG (Republic Of Gamers), promettent au contraire des prestations de haut vol. Et si elles proposent toutes des configurations très musclées, les séries Flow et Zephirus s'attachent davantage à la portabilité et la polyvalence, tandis que les Strix visent les performances sans compromis pour le jeu vidéo à haut niveau, notamment compétitif. Trois propositions distinctes qui répondent donc à des besoins différents, mais qui s'affichent toutes à des tarifs conséquents dépassant le seuil symbolique des 1500 euros.

C'est dans cette galaxie un brin nébuleuse qu'arrive le ROG Strix G16, avec un positionnement un peu hors norme. Doté d'un écran 16 pouces, ce nouveau modèle se présente comme une porte d'entrée dans la famille Strix à un tarif un plus "abordable" de 1 800 €, en faisant des concessions sur le processeur et la carte graphique, mais en offrant la qualité de construction et les fonctions haut de gamme qui caractérise cette série de PC portables gaming. Un pari étonnant et un jeu d'équilibriste délicat pour cette machine, qui ne manque pas d'atouts pour convaincre mais qui risque de souffrir de la comparaison avec les autres déclinaisons de la série, lesquelles proposent des configurations plus puissantes pour "seulement" quelques centaines d'euros supplémentaires. Notons que nous avons testé le ROG Strix G16 dans la version G614JU-N3018W, le modèle étant décliné en diverses configurations aux appellations "poétiques", comme souvent chez le constructeur taiwanais qui aime multiplier les références en fonction des circuits de distribution. Ne vous étonnez donc pas si vous le voyez proposé avec un autre processeur, une autre carte graphique, plus ou moins de mémoire ou de stockage.

Asus ROG Strix G16 : une construction soignée et une connectique complète

Le ROG Strix G16 jouit d'un construction vraiment exemplaire et d'un design élégant. L'ordinateur arbore un coloris gris anthracite uni et sobre, avec pour seule fantaisie une discrète bande et le logo ROG au dos de l'écran, lequel est entièrement en aluminium. Un bandeau lumineux RVB, situé à l'avant sous la machine, est tout de même là pour contenter les amateurs d'esthétique néon, et il peut être personnalisé ou totalement désactivé selon les goûts de chacun. Le reste du châssis est entièrement en plastique, mais l'ensemble est parfaitement rigide et l'on ne décèle aucun affaissement lors de la frappe. La charnière de l'écran se montre elle aussi robuste, avec un jeu et une torsion presque inexistants, et elle passe haut la main le test de l'ouverture du capot à un doigt, On regrette toutefois que l'angle d'inclinaison maximum de l'écran soit un peu faible, ce qui limite son utilisation sur une table basse ou sur les genoux.

Avec un poids total de 2,5 kg, auxquels il faut ajouter les presque 750 g du chargeur, nous sommes clairement pas en face d'un petit ultrabook qu'on pourra glisser dans son sac à dos et oublier. Les dimensions de la machine sont également conséquentes, avec une épaisseur de 3,6 cm à l'arrière au point le plus haut et de 2,9 cm à l'avant, une largueur de 26,4 cm et une longueur de 35,4 cm. Rien d'étonnant sur ce type de PC, et un gage à priori d'une bonne circulation de l'air pour le refroidissement. Les ouïes d'évacuation de l'air chaud profitent bien de l'épaisseur disponible et sont situées sur toute la longueur de la tranche arrière et sur un bon tiers des tranches latérales de l'ordinateur.

Asus a eu la très bonne idée de ne pas placer de ports sur la tranche arrière, comme c'est le cas sur de nombreux modèles gaming, et de répartir l'ensemble de la connectique sur les tranches latérales, ce qui s'avère beaucoup plus pratique à l'usage. Cette connectique est par ailleurs très bien fournie, ce qui devient de plus en plus rare sur les ordinateurs portables de nos jours, avec à gauche un port Thunderbolt 4, un USB 3.2 Gen 2 en Type-C (avec gestion du DisplayPort et PowerDelivry), un HMDI 2.1, un RJ45 et un combo audio mini-jack, et à droite deux ports USB 3.2 Gen 2 en Type-A. De quoi satisfaire un large panel de besoins, même si on notera l'absence de lecteur de carte micro-SD. Pour la connectivité sans-fil enfin, le WiFi 6E et le Bleutooth 5.3 sont bien pris en charge.

Asus ROG Strix G16 : un grand écran aux couleurs superbes

L'écran de notre modèle de ROG Strix G16 affiche des caractéristiques tout à fait classiques, avec une diagonale de 16 pouces au format 16:10, qui s'avère très confortable à l'usage avec ce supplément d'espace vertical par rapport au format 16:9, et une définition FHD+ de 1 920 x 1 200 px, qui offre une densité de pixel satisfaisante de 142 ppp. C'est loin d'atteindre les résolutions permises par le QHD et l'UHD, mais tout à fait suffisant sur un écran de cette taille. Les pixels sont pratiquement indiscernables à l’œil nu (à une distance normale de l'écran), et les petits éléments tels que les caractères n'affichent pas de crénelage ou d'aberration chromatique désagréable sur leurs courbes et leurs bords.

Le taux de rafraîchissement monte à 165 Hz, ce qui offre une fluidité vraiment agréable dans un usage quotidien ou de bureautique, et permet par ailleurs de dépasser allègrement les sacro-saints 60 images par seconde dans les jeux vidéos, ce dont le ROG Strix G16 se montre tout à fait capable. La luminosité maximale se montre correcte sans faire de miracle, mais s'avère suffisante pour une utilisation en intérieur dans des conditions d'éclairage classique, avec un éclairage artificiel ou une lumière naturelle indirecte.

Sur le plan des couleurs, le constructeur annonce une couverture de 100% de l'espace sRGB, rien que de très classique encore une fois, qui suffit amplement pour une utilisation vidéoludique. La calibration colorimétrique semble par ailleurs très bonne, avec des couleurs vives mais pas saturées, des noirs assez profonds malgré l'absence d'Oled et une balance des blancs assez juste, qui a peut-être tendance à tirer très légèrement sur le rouge et à donner une teinte plutôt chaude, ce qui n'est pas forcément désagréable. La température des couleurs peut par ailleurs être ajustée via l'utilitaire maison d'Asus, Armoury Crate.

Le clavier se montre quant à lui efficace, avec une frappe douce et une course assez courte, et les touches profitent d'un rétroéclairage RVB individuel qui peut être personnalisé via Armoury Crate. On regrette en revanche l'absence de pavé numérique, qui aurait largement pu être intégré au vu de la surface disponible, et le choix de le police de caractère des touches (celle de la marque ROG) qui se montre particulièrement peu lisible sur un clavier rétroéclairé. Dernier bon point, la présence de cinq touches de raccourcis supplémentaires en haut du clavier, auxquelles il est possible d'affecter différentes fonctions selon les besoins.

La partie audio n'appelle pas de louanges particulières. Comme souvent dans le monde PC, les hauts-parleurs sont tout juste passables. Ils délivrent une puissance de sortie suffisante et sans trop de distorsion, mais le spectre sonore est très déséquilibré, avec un manque flagrant des les graves t des aigus un peu métallique. La scène stéréophonique n'est très large et il nest pas toujours évident de distinguer la provenance des sons dans l'espace. La sortie casque rattrape un peu la donne, avec un bon niveau de puissance, une distorson maîtrisée et une mailleure largeur de scène. Enfin, la caméra ne fait pas non plus de miracles. Non compatible avec le déverouillage de l'ordinateur par Windows Hello et sans système de confidentialité mécanique, elle affiche une définition de seulement 720p, qui suffira pour des visioconférences occasionnelles.

Asus ROG Strix G16 : des performances en jeu très satisfaisantes

Pour animer sa machine sans trop alourdir la facture, Asus a donc composé une fiche technique plutôt légère pour un PC gaming, mais qui se révèle assez équilibrée et délivre finalement des performances tout à fait satisfaisante, tant en jeu qu'au quotidien. Le ROG Strix G16 embarque un processeur Intel de 13^e génération, le Core i5-13450HX, un modèle milieu de gamme qui obtient des scores honorables dans les benchmarks habituels : 1 675 points en single-core et 10 807 points en multi-core sur Geekbench 6, 103 points (single-core) et 917 points (multi-core) sur Cinebench 2024, et un score CPU de 27 282 points sur PassMarkTest. Ces résultats le situent au même niveau qu'un AMD Ryzen 7 7840HS ou qu'un Apple M2 Pro 12 cœurs par exemple. À l'usage, le i5-13450HX se montre parfaitement à l'aise dans toutes les tâches de bureautique du quotidien et largement assez véloce pour les applications plus lourdes telles que la retouche photo, le montage vidéo ou la virtualisation.

Pour la partie graphique, Asus a opté pour une Geforce RTX 4050, la plus petite de la série 40 de chez Nvidia. En première approche, ce choix peut surprendre dans un PC gaming commercialisé à ce prix, et susciter quelques craintes quant aux performances qu'il est permis d'attendre en jeu, notamment du fait de la mémoire vidéo dédiée de cette carte graphique, de seulement 6 Go de GDDR6. Dans les faits, la cadette de la série 40 de Nvidia nous a agréablement surpris, et se montre tout à fait capable d'offrir une belle fluidité dans les jeux 3D récents, avec un niveau de qualité graphique satisfaisant.

Dans Starfleld et Lords Of The Fallen, deux titres AAA qui ont marqué la fin de l'année 2023 et qui en ont commun d'être à la fois visuellement époustouflants et particulièrement mal optimisés, nous avons pu obtenir 75 i/s de moyenne pour le premier et 94 i/s de moyenne pour le second, avec une qualité graphique générale réglée sur "Faible". Ces valeurs descendent progressivement jusqu'à 39 i/s de moyenne dans Starfield et 58 i/s en moyenne sur Lords OF The Fallen en qualité "Ultra". Les deux titres restent donc jouables dans leur mode graphique le plus exigeant, mais il vaudra bien mieux accepter quelques concessions sur la qualité et choisir entre les modes "Intermédiaire" ou "Élevé" afin de dépasser le fameux seuil des 60 i/s de moyenne. En toute honnêteté, il ne s'agit pas de renoncements importants, la différence entre les modes "Faible" et "Ultra" ne sautent pas franchement aux yeux, et les FPS supplémentaires en valent largement la chandelle.

Par ailleurs, dans des titres 3D moins récents, mieux optimisés et non moins plaisants, les performances peuvent s'envoler bien plus haut. Sur le très beau Forza Horizon 5, nous avons obtenu un superbe 158 i/s de moyenne en qualité "Faible" et un très solide 102 i/s de moyenne en "Ultra". Dans Kena:Bridge of Spirits, magnifique jeu d'aventure solo sorti au lancement de la PlayStation 5, nous obtenons en moyenne 105 i/s en "Faible" et 100 i/s en "Ultra", preuve qu'il est possible d'atteindre une très bonne fluidité avec cette carte graphique dans des jeux 3D récents. À noter que dans tous les titres où il était disponible (Lords Of The Fallen, Forza et Kena), le DLSS était activé et réglé sur "Qualité", il est donc possible de gagner encore des FPS en le poussant à niveau plus agressif. C'est d'ailleurs un autre argument en faveur de la RTX 4050 : s'agissant d'une carte de la série 40 de chez Nvidia, elle est compatible avec la dernière version du DLSS, et profite donc de toutes les fonctions de la technologie, comme la Frame Generation.

Ce couple CPU-GPU est épaulé par 16 Go de mémoire vive en DDR5 à 4800 MT/s, composés de deux barrettes de RAM qui permettent donc de profiter du dual-channel pour un petit gain de performance. Le stockage est quant à lui assuré par un SSD de seulement 512 Go, ce qui est peu à l'heure ou le moindre jeu triple A pèse aisément plus de 100 Go. Ses performances sont dans la moyenne, avec un débit de 4,3 Go/s en lecture mais de seulement 1,7 Go/s en écriture. Heureusement, la mémoire vive comme le stockage sont extensibles, un emplacement libre au format M.2 pour un deuxième SSD étant prévu sous le capot, qui s'ouvre assez facilement avec le retrait d'une dizaine de vis. Un très bon point pour l'évolutivité et la durabilité de ce ROG Strix G16.

Asus ROG Strix G16 : un refroidissement efficace et une autonomie surprenante

Le refroidissement et l'autonomie sont toujours deux points extrêmement sensibles sur le PC portables gaming, et dans les deux cas le ROG Strix G16 surprend agréablement, avec une gestion de l'échauffement bien maîtrisée et une endurance de la batterie qu'on attendait pas forcément sur ordinateur avec une telle configuration.

Tout d'abord, précisons que le PC gère la technologie Optimus de chez Nvidia, qui permet à l'ordinateur d'alterner à chaud (sans redémarrage) entre le circuit graphique intégré du CPU et le circuit graphique dédié du GPU, en fonction des besoins en puissance de calcul graphique des applications en cours d'exécution. Dans un usage quotidien de bureautique, seul l'iGPU du processeur Intel est donc sollicité, et le PC se montre alors très silencieux.

Lorsqu'une application ou un jeu sollicite la carte graphique, la ventilation se fait évidemment entendre, mais à un niveau acceptable, qui sera facilement couvert par la musique et les bruitages de votre activité, et ne sera vraiment dérangeant que dans une pièce parfaitement silencieuse. La dissipation thermique est par ailleurs efficace, avec une évacuation de l'air chaud à l'arrière et sur les tranches latérales de l'ordinateur, qui laisse le touchpad et la majeure partie du clavier au frais, avec tout au plus quelques zones tièdes mais pas brûlantes vers la charnière de l'écran.

La technologie Optimus couplée à la batterie d'une imposante capacité de 90 Wh sont certainement les ingrédients qui permettent au ROG Strix G16 d'afficher un si bon et étonnant niveau d'autonomie pour un PC gaming. En utilisation légère, avec quelques onglets Firefox ouverts, une playlist Soundcloud en fond, le Bleutooth connecté à une paire d'enceintes et la luminosité à 50%, l'ordinateur a tenu pratiquement 9h avant de flancher. En lecture vidéo sur Youtube, avec un casque audio branché, la luminosité et le volume à 50%, il nous a encore offert environ 7h30 de fonctionnement.

L'autonomie s'effondre évidemment, de même que les performances, lorsqu'on tente de jouer à un jeu 3D gourmand sur batterie, avec une consommation de 15 % de la batterie en dix minutes, soit une petite heure de jeu au maximum. Ce n'est de toute façon pas un usage recommandé, la carte graphique ne disposant pas de suffisamment de puissance électrique pour déployer tout son potentiel lorsqu'elle est uniquement alimentée par la batterie. En revanche, il est possible de profiter de jeux 2D sur batterie, comme Hollow Knight ou Hadès, avec un bon niveau de performances (60 i/s tenues) pour une autonomie d'environ 2h30, ce qui est toujours appréciable pour des parties rapides lors des déplacements.

La recharge s'avère plutôt rapide compte tenu de la capacité de la batterie, avec une charge complète de 5 à 100 % en 1 heure et 40 minutes. Vu l'imposant chargeur de 280 W fourni avec la machine, il aurait été dommage qu'il en soit autrement. Le bloc d'alimentation pèse d'ailleurs son poids, avec presque 750 grammes sur la balance qui viennent donc s'ajouter aux 2,5 Kg du PC dans le sac à dos, et un gabarit de 18,5 x 8,5 cm.

Asus ROG Strix G16 : l'entrée de gamme ROG Strix vaut-il le coup ?

Asus a choisi un positionnement surprenant pour ce modèle de ROG Strix G16, qui se positionne comme le modèle "entrée de gamme" de la famille Strix, avec une carrosserie haut de gamme mais une fiche technique très allégée par apport à ses grands frères, qui embarquent des processeurs et des cartes graphiques beaucoup plus musclés.

À l'usage, il faut cependant reconnaître que ce PC rempli parfaitement son office. Capable de faire tourner des jeux récents et exigeants largement au-dessus du seuil des 60 i/s, au prix de menus concessions sur la qualité graphique, il bénéficie par ailleurs de la prise en charge de la dernière version du DLSS grâce à sa carte graphique Nvidia de série 40, ce qui lui assure de bénéficier d'améliorations de ses performance en jeu dans les prochaines années.

Ajoutez à cela un excellent écran aux couleurs très justes, un châssis robuste à la finition exemplaire, une connectique très complète, les derniers protocoles sans-fil du moment et une évolutivité de la mémoire vive et du stockage, le ROG Stric G16 (modèle G614JU-N3018W) accumule les qualités et constitue une machine de jeux très sérieuse.

Reste son prix de lancement de 1 800 €, sans doute un peu élevé pour la configuration matérielle proposée. À ce prix, on trouve en effet des PC gaming à la fiche technique plus puissante chez les concurrents, mais également chez Asus lui-même, au sein de la gamme TUF par exemple, qui n'offre certes pas le même niveau de finitions et de prestations, ou parmi les modèles ROG Strix des années précédentes, avec des cartes graphiques Nividia plus véloces mais de génération 30, donc sans le tout dernier DLSS. Cependant, ce modèle se trouve déjà chez plusieurs revendeurs au prix de 1 499 €, un tarif bien plus intéressant qui positionne d'emblée ce ROG Strix G16 comme un choix tout à fait pertinent.